Bonne fête, Maman!

scénario de Moynot et Dieter

«Tout bien pesé, vous et moi sommes pareil. Le cou que je tranche, vous le serrez à l'étouffer. Le doigt, l'oreille que je retranche, vous l'ornez d'une bague, d'une boucle, pour vous l'approprier…

Les roses qu'en écrin je dispose, vous les offrez par bouquets, par bottes, rouges comme le sang dont vous êtes issu… Votre femme, vous la tuez jour après jour.

J'aurais pu moi aussi devenir, comme chacun, un mari abusif, un violeur d'enfant, l'avocat marron d'un nazi moribond.

Non. Moi, je tue des gens.

Tout cela se vaut. Rien ne nous distingue.»

 

« Il » est thanatopracteur. Mais ce n'est pas pour ça qu'il tue des gens. Des femmes, plus précisément douze en trois ans. Non, s'il tue ces femmes, c'est pour sa mère, pour Noël, pour son anniversaire, pour la fête des mères. Jusqu'au jour où « elle » arrive à l'hôpital. « Elle » n'est pas morte, mais il s'en est fallu de peu. Overdose. « Il » l'attendait, « elle », l'ange, et « elle » est là, près de lui. « Il » va s'occuper d' « elle », peut-être jusqu'à adopter une vie normale, sans meurtre. Peut-être...

 

Initialement paru en 1995-96 dans Gotham, une revue éditée par Vents d'Ouest, ce récit de 48 planches est paru en album en 1998 dans la collection Romans (à suivre) chez Casterman, augmenté de quelques illustrations et d'une interview imaginaire du personnage principal, distillés au gré des 8 chapitres qui le composent.

 

Il est toujours disponible et a reçu dès sa sortie, et encore depuis, des éloges mérités.