L'heure la plus sombre

vient toujours avant l'aube

Lui est chauffeur routier. Une femme, des gosses. Elle, serveuse dans un restoroute. Seule, un fils en prison. Fatigués tous les deux. Par le manque d’amour, par les emmerdes qui tombent dru. Par la vie, pénible et sans horizon, terne et froide. Ils ne se connaissent pas vraiment, juste bonjour, bonsoir, quand Jean-Claude, de temps à autre, gare son bahut près du restoroute où s’étiole Nouria.
Quand sa Majesté Salopard 1er, le patron de Nouria, s’est mis à la frapper, Jean-Claude n’a pas hésité un instant. Il s’est interposé, a balancé son poing dans la figure du connard, et a embarqué Nouria dans son camion.
Jean-Claude, c’est pas le genre main au panier et tout ça, non, juste un homme gentil, un peu timide aussi. C’est pour ça que Nouria, méfiante quand même, parce qu’elle n’a jamais eu vraiment de chance avec les mecs, s’est laissée faire. Et ne sachant pas vraiment où aller, s’est laissée convaincre par Jean-Claude de passer une nuit ou deux dans une piaule appartenant à un copain, à Lormont, près de Bordeaux. Loin du restoroute.
Et c’est là que leur vie va changer… pour le meilleur, et le moins bon, forcément.
« They say the darkest hour comes right before the dawn », chantait Dylan. On dit que l’heure la plus sombre vient juste avant l’aube…

 

L’heure la plus sombre vient toujours avant l’aube n’est pas un polar. Juste le récit, juste et implacable, du malheur quotidien, que traverse un temps le vain espoir d’un amour salvateur. Ici, Moynot écarte délibérément la rage meurtrière pour se concentrer sur la violence psychologique, qui n’en est pas moins noire.

 

Futuropolis, 2008